La beauté des concerts réside dans leur ponctualité, soit l’idée d’assister à quelque chose d’unique, qui ne se reproduira peut-être jamais. La seconde soirée du label A la dérive Records à l’Olympic café illustre parfaitement cette fatalité en faisant intervenir un plateau composé de Calcifier (Paris/Bordeaux), Jack Lena (Paris/Juras) et Passage intérieur (Montréal/Paris).

Petit récapitulatif d’une soirée unique au carrefour des continents et des décennies.

Toutes les photos dans cet article sont réalisées par Merlin Vanderborght (@antro.paak sur Instagram).

Calcifer

« Fille de l’Aurore, réveille-toi, que fais-tu là loin de chez toi ? Je suis une étoile sans nom, ne forme aucune constellation, Une tâche dans la galaxie, que les télescopes oublient« . Extrait de « Fille de l’aurore ».

Célestin qui chante peinardo tout en lâchant des fills de grands malades, beaucoup trop de talent.

Formé par Benoit de Guerry (Guitare) et Célestin Zimmerlin (Batterie) et fort d’un EP intitulé Baluchon, Calcifer est un duo qui brille autant par ses textes francophones d’une rare poésie, que par ses arrangements musicaux qui rappellent les meilleurs moments d’Alcest et des Discrets.

Si le groupe resplendit en live par les émotions qu’il dégage, il est aussi d’une précision époustouflante, surtout que les deux membres du groupe chantent en même temps de jouer leurs instruments, chose peu évidente avec des parties de batteries aussi élaborées. Après avoir joué les plus grand hits de son EP, le duo nous a proposé une magnifique interprétation du morceau Beyond You par 40 Watt Sun, performance qui est venue toucher mon petit cœur. Hâte de voir la suite pour Calcifer.

Benoit qui vérifie si on voit bien la scène depuis l’audience, adorable.

Jack Lena

« Carefully, in a dream, we leave this city, A bathing in the air, our heads get heavy, we’re falling elsewhere« . Extrait de « Planetarium » par Jack Lena

Jack Lena c’est le projet de folk rêveuse de Morgane dont le superbe EP In The Attic, sorti en 2021, rend hommage à son Jura natale, tout en explorant des thématiques propres à l’enfance et au mysticisme.

Jack et Hugo s’apprêtent à nous faire sortir les mouchoirs, beaucoup trop de feels.

Seulement accompagnée par son guitariste, Hugo Dabadie, de son esprit favori et de sa lyre, Jack Lena nous a joué un set intimiste dont les prouesses vocales ont arraché des petites larmes au public.

Jack et son esprit favori !

Pour la petite histoire, il y a 5 ans, trois des larrons de ALAD jouaient dans un groupe dont Jack Lena était la chanteuse. 5 ans plus tard, après s’être perdus de vue un temps, ils partagent de nouveau la scène ensemble, comme quoi le passé ne revient pas seulement pour nous hanter, il peut parfois apporter son lot de merveilles.

Passage intérieur

Difficile d’écrire sur Passage intérieur. Il s’agit du groupe éphémère des 4 membres de A la dérive (Pier-Paolo, Alex, Shimanto, Manu,). Le groupe a sorti un EP en plein confinement et à distance, car Passage intérieur c’est surtout la rencontre de deux Parisiens d’un Montréalais et d’un néo-Montréalais, qui a quitté son Paris natal pour Montréal il y a 5 ans.

Difficile dans ces conditions de répéter ou de faire des shows. Profitant alors de la venue (ou du passage) des deux Montréalais sur Paris pour les vacances, le groupe décide de préparer, à l’arrache, un petit set composé des morceaux de Passage intérieur, mais aussi des différents projets de chaque membre du groupe (Jen/RBP/Ameeaz).

Pokémon Rouge

Vu ma participation à ce concert, je ne suis pas en position de donner mon avis, je peux juste souligner que cette rencontre unique des deux continents avait une saveur particulière à nos yeux.

Pokémon bleu

Bilan

Oui écrire que la musique permet aux gens de se retrouver est un des poncifs les plus insupportables du musicwriting-jeu, pourtant cette seconde soirée de A la dérive Records illustre la capacité unique qu’a la musique de traverser le temps et les océans.

Cet événement nous rappelle que si certaines des lumières qui peuplent le ciel nocturne parviennent d’étoiles déjà mortes, ces dernières continueront à exister tant qu’on lèvera nos yeux pour les admirer.

Ce qui vient du passé continue de nous éclairer aujourd’hui, et pour chaque océan qui sépare les continents, il y a un passage intérieur.

À nous de dériver pour mieux le trouver.