For fans of : Low, Bluetile Lounge, Duster, Acetone, Codeine
« I do my part by not killing spiders. I’m entertained by the drying of paint and accepting kisses from strangers »
Il est 4 heures du matin et une horrible sensation de vide happe toute possibilité de sommeil, alors que je m’apprête à me retaper l’intégrale de Bluetile Lounge, je tombe sur un petit groupe de Los Angeles : Sprain. Attiré par le nom du titre « True Norwegian Black Metal » et par leur relative obscurité je m’enfile leur premier EP, Sprain sorti le 3 août 2018 chez Joyless Youth Home Recordings (et également chez the Flenser).
On ne sait presque rien sur ce groupe. Ce que je sais en revanche c’est que Sprain a apaisé mes maux et sauvé ma nuit. Leur EP est un bijou dont la douce apathie panse la plus profonde des plaies nocturnes. C’est lent, triste, silencieux avec des sursauts dignes d’un catatonique reprenant enfin ses esprits.
Le premier titre « True Norwegian Black metal » est une ode au vide et à la paresse. Là où ces derniers sont les ennemis naturels du quotidien, Sprain nous apprend à les apprécier. Le second morceau « Anything » accélère le tempo et propose un chorus tout en shoegaze avec une lead guitare perçant un puissant mur de cymbale. La suite, « No One’s home« , est un clin d’œil à la crème du genre, les plus mélancoliques reconnaitront le riff de « The Landing » de Duster. « Deliver Us » et ses vocaux déchirants rappelleront le chant de Troy Von Balthazar dans Chokebore. L’EP se termine sur « Snowing » petite pépite qui nous permet de redescendre, de laisser les muscles se détendre et d’enfin sentir les paupières tomber sur nos yeux épuisés.
Sprain est un groupe inventif bien qu’évoluant dans un genre dont tous les recoins ont deja été exploré. Les paroles évoquent dans un mélange à la fois douloureux et cathartique la résignation, la haine de soi, le deuil et le vide qui avale toute volonté sur son passage. L’exécution est fragile et la fébrilité de la musique donne envie de prendre l’EP dans ses bras, de le rassurer et de lui dire que tout ira bien. Ce petit groupe, je l’espère, remplacera la mélatonine comme traitement pour les maladies de la nuit.
Un album serait prévu pour 2020, on croise les doigts en espérant que le corona ne perturbera pas ces sadpeople de LA ?