Le premier album de La Houle, groupe basé entre Paris et Londres, vient de sortir. Il nous éclabousse de sa shoegaze noisy pop, un équilibre constant entre mélodie et texture sonore.
On sent dans les paroles de Première Vague un certain penchant pour la poésie. Cependant, les figures de styles ne sont pas ici que littéraires et semblent être transcrites musicalement, pour le plus grand plaisir de nos oreilles. Tout d’abord au niveau de l’esthétique sonore. De la basse et des synthés vintage, des delays à l’ancienne sur les guitares, la toile de fond est déjà plaisante en soi.
Dès la piste d’ouverture, « Intro », la couleur est annoncée : ambiance guitares chatoyantes diluées dans un fond noisy, thème qui sera exploré tout du long des 10 morceaux.
La majorité d’entre eux sont construits autour d’une mélodie, souvent portée par des riffs tournoyants (« The Seer », « Souvenirs ») installant une ambiance pop solaire.
Il en découle qu’une nostalgie lucide, sans regret, se dégage au fur et à mesure de l’écoute. Porté par une harmonie entre l’aspect mélodique apparent des compositions, les paroles parfois plus tourmentées, et cet aspect sonore, terni par l’effet noisy.
Si la voix principale est masculine, elle est souvent complétée par une voix féminine (« The Seer », « Alpha Tauri », « Océan »), pour un parallélisme enivrant.
Ce sentiment atteint son paroxysme sur « Couleurs », morceau introspectif, et sa magnifique envolée, qui nous envoie dans le tourment de nos souvenirs. Celle-ci semble finalement concrétiser le passage d’un souvenir qu’on se remémore à un souvenir que l’on revit.
Paru le 22 Janvier 2018, chez Croque Macadam